Les maisons sport-santé, au service de quel public ?

Que signifient maisons sport-santé ?

Les maisons sport-santé (MSS) sont des structures qui sont généralement associées à une association, un hôpital, un établissement sportif ou des plateformes digitales. En ville ou en campagne, l’objectif est de créer un véritable réseau de centres sur le territoire français. C’est dans cette optique, qu’une MSS mobile a été créée, la Shizen-Sport-Santé. On peut la retrouver dans les rues de Paris. En allant au plus près des concitoyens, elle encourage ces derniers à la reprise d’activités physiques ou sportives (APS). De plus, on a moins la sensation d’être dans un univers médical.

Avant d’aller plus loin, il est important de revenir sur le terme important de sport-santé.

Le sport peut se définir de la manière suivante. C’est une activité physique (AP) visant à améliorer sa condition physique. La santé est l’état de bon fonctionnement de l’organisme. Cette définition du Larousse est très vague, l’OMS apporte des éclaircissements : « un état de bien-être physique, psychologique et social et les AP participent de cet état ». Les deux mots ensemble ont une signification. Le sport santé « recouvre la pratique APS qui contribuent au bien-être et à la santé du pratiquant conformément à la définition de la santé par l’organisation mondiale de la santé (OMS) » d’après le ministère chargé des Sports.

Le sport a un impact sur plusieurs aspects de la santé d’après la diététicienne Catherine Conan pour Le Journal des Femmes Santé :

  • Réduire le risque des maladies cardio-vasculaires et d’hypertension artérielle
  • Augmenter l’endurance de l’organisme, ainsi que la résistance et la souplesse du corps
  • Conserver des os solides afin de limiter le risque d’ostéoporose Anticiper les lombalgies (« mal de dos »)
  • Prévenir les rhumatismes inflammatoires chroniques
  • Renforcer l’efficacité des fonctions immunitaires et allonger leur durée de vie.

Quel est le delta du bien-être ?

Le bien-être est un « état agréable résultant de la satisfaction des besoins du corps et du calme de l’esprit ». Les bienfaits sont vastes et permettent en outre d’augmenter sa confiance en soi, d’améliorer sa qualité de sommeil, développer ses capacités cognitives…

Le terme de bien-être apparaît pour la première fois dans les politiques de prévention du vieillissement au cours de la seconde moitié du XXème siècle. Le terme « rester actif » est martelé mais chaque personne doit être vue comme une personne individuelle. Pour appréhender le bien-être les variables suivantes peuvent y contribuer : le bonheur, la satisfaction, le plaisir, l’utilité ou encore la qualité de vie.

La notion de liberté réelle qui met en exergue le fait de pouvoir choisir son existence en est un facteur. Pour calculer, le bien-être d’un pays, le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) prend trois variables le PIB, la santé et l’éducation. L’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques) met plus en avant le bien-être subjectif. Il permet d’intégrer le ressentie de la population, le sentiment de bien-être (peut) se corréler à la justice sociale du pays.

Au niveau individuel

Au niveau individuel, ce sont un peu près les mêmes variables. Chaque individu a des aspects qui contribuent plus ou moins à son bien-être personnel. Le bien-être subjectif porte notamment sur la comparaison aux autres, les aléas du quotidien, son impression de faire quelques choses qui donne du sens à son quotidien…

Une digression sur le terme Welfarisme est important. Le mot « welfare » signifie bien être en anglais. C’est un courant qui met en avant le fait que les actions politiques doivent prendre en compte en premier lieu les conséquences de celle-ci. Plus largement, le bien-être doit être une quête au niveau de la politique d’état qui découlera au niveau de l’individu.

Dans tous les cas, le bien-être peut être amélioré avec le sport santé. C’est un concept important à aller chercher pour se sentir mieux au quotidien.

Quel est le delta de la santé ?

Rien de mieux que de commencer par un fait impactant :

La santé est le domaine le plus important pour les Français.

Kantar 2020 / Institut Paul Delouvrier

En partant de ce postulat, il est essentiel pour les autorités de mettre tout en œuvre afin d’avoir un système compétent.

Le 5 mai 1891, le terme d’État-providence fait son apparition. L’objectif est d’avoir une politique avec des actions concrètes de dépenses sociales et de redistribution dans des secteurs comme l’économie ou le sociale. Plus concrètement, l’État se porte garant de la protection des individus contre les risques. L’exemple le plus explicite est l’endettement massif de la France pendant la crise du Covid. Un éventail massif d’aides a été actionné pour essayer d’aider au maximum les concitoyens.  

Le sport santé a un spectre très large

Trouver le sport qui correspond à sa problématique est essentiel. Pour aider, le sport santé se décompose en trois niveaux de prévention. On retrouve, la prévention primaire. Elle concerne les personnes sans problématique de santé. La sensation de se sentir mieux dans son corps au quotidien est ce qui est recherchée. Il y a ensuite la secondaire qui porte sur les personnes avec une maladie non transmissible. Cela impute les personnes qui ont des atteintes cardiovasculaires, une maladie cancéreuse ou encore des maladies respiratoires chroniques. Enfin, la prévention tertiaire est la dernière strate. Elle implique les maladies à affection longue durée (ALD). Ici, on touche à la maladie d’Alzheimer, au problème respiratoire chronique grave, aux troubles bipolaires…

L’APS doit poursuivre une véritable stratégie de manière décentralisée pour s’incorporer dans les spécificités des tissus régionaux. C’est un véritable enjeu de santé publique. Pour proposer les solutions adéquates, il faut des moyens ainsi qu’une coopération avec les acteurs du domaine de la santé et du sport. L’objectif est de lutter contre l’inactivité physique et la sédentarité.

L’inactivité physique est le fait d’avoir un exercice physique (quotidien)/une activité physique (loisirs)/une pratique sportive inférieure à un seuil recommandé. L’OMS définit ce seuil à 30 minutes pour les adultes (5 fois par semaine) et à 60 minutes pour les enfants. En fonction de la personne, il faut plus ou moins pratiquer.  

« 72 % des Européens sous-estiment les risques de la sédentarité pour la santé »

Assurance Prévention

La sédentarité correspond au temps passé assis ou allongé entre le lever et le coucher. D’après l’ANSES, elle est trop importante à partir de 8 heures par jour en position assise. Elle augmente les risques d’attraper une maladie chronique ou une maladie cancéreuse.

Comment s’articule le sport santé au quotidien ?

Cette politique doit se traduire par des actions concrètes sur le « terrain ». C’est dans cette optique que la PEPS qui se traduit par la prescription d’exercice physique pour la santé a vu le jour.

« Ne pas prescrire une activité physique adaptée (APA) à un patient chronique est une perte de chance pour lui »

François Carré – Co-auteur Activité physique, prévention et traitement des maladies chroniques.

Cette citation lourde de sens démontre l’importance de la prescription d’une AP tout le long du processus de la maladie d’un patient. En 2017, le sport sur ordonnance fait son apparition :

« Dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d’une affection de longue durée, le médecin traitant peut prescrire une APA à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient. »

Décret : 30 décembre 2016

À l’origine, les ALD étaient les seules maladies intégrées dans le cadre du sport sur ordonnance. Depuis mars 2021, le spectre d’action s’est élargi et prend en compte les « maladies chroniques et présentant des facteurs de risques ». Il concerne les personnes souffrant de dépression, d’obésité ou encore d’hypertension. Ce sont les médecins généralistes et spécialistes (depuis 2021) qui sont en capacité de le délivrer. Les types de personnes capables de dispenser une AS (activité sportive) sont limités. On retrouve, les coachs APA (diplôme), les professionnels paramédicaux et enfin les personnes certifiées par une fédération sportive. Les Maison sport-santé sont un lieu privilégié.

Le bilan médico-sportif

Pour amener, les patients à pratiquer une AS le bilan médico-sportif (BMS) a vu le jour. Il s’agit d’un entretien individuel (motivation, niveau d’activité physique, test physique…) qui permet d’encadrer la reprise du sport. À noter que cela concerne aussi les personnes en situation d’obésité. Il y a un suivi qui comprend notamment un bilan intermédiaire et un bilan final.

La formation aux bons procédés pour le sport santé est impérative, il faut amener le patient vers le sport adéquat. Vidal est une source agrée qui référence les produits de santé, en France. Cette marque a créé un dictionnaire recensant les caractéristiques physiques, physiologiques et mentales de chaque discipline. Le CNOSF et la SFMES ont validé les prérogatives. C’est une aide non-négligeable pour les médecins. Il existe aussi des centres médico-sportifs (CMS) qui permettent de faire le relais avec les médecins généralistes. Ils proposent aussi l’encadrement d’APS.

Par ailleurs, il est essentiel de pratiquer du sport une fois que la maladie est vaincue afin d’accélérer sa remise en forme.

Dans quelle mesure, il est important de pratiquer le sport-santé avec plaisir ?

« J’ai la flemme » pour de nombreuses personnes pratiquer du sport se résume souvent à cette phrase. Pour éviter cela, un apprentissage avec plaisir d’une APS dès le plus jeune âge réduit les chances qu’à l’âge adulte il ne fasse rien. À l’image des capacités d’apprentissage plus importantes lors de sa jeunesse, la réalisation d’APS dès l’enfance et qui perdure permet d’installer un habitus. D’après Pierre Bourdieu, l’habitus se définit comme un « système de dispositions durables et transposables ».

Il est bon de rappeler que des activités comme le ménage ou le bricolage sont des AP. Le sport en soi permet de créer des endorphines qui procurent du plaisir. Il existe plusieurs techniques pour pouvoir se re(lancer) à pratiquer un sport. Dans un premier temps, il est important de trouver le sport qui correspond à ses envies. Découvrir un sport totalement inconnu peut être intéressant afin de sortir de sa zone de confort. 

En fonction de la personnalité, il est possible de se mettre des objectifs/mesurer sa progression. Attention, ils doivent être SMART (spécifiques, mesurables, atteignable, réalistes et temporels), l’enjeu est de ne pas se freiner à cause de ses derniers. L’un des autres points clefs est de se créer une routine. C’est l’un des avantages de s’inscrire dans une association. C’est plus facile de reprendre le sport de manière « cadrée » plutôt qu’en autonomie.

Réaliser une APS avec plaisir augmente les chances de la réaliser plus régulièrement. Malgré tout, le résultat peut être le plaisir en soi. Par exemple, il est difficile d’en ressentir en faisant du ménage. À contrario, lorsqu’on voit le résultat on a le sentiment d’avoir réalisé une bonne action. 

Pour qui, le sport santé est-il utile ?

Ici, le sport doit se définir comme un exercice physique (ou AP). La fameuse maxime : « no pain, no gain » est popularisé par un homme qui a marqué l’histoire des États-Unis, Benjamin Franklin. Cette expression peut se traduire de la manière suivante : « pas d’effort, pas de récompense ». C’est un peu la phrase clef pour devenir un sportif de haut niveau.

Pour que l’activité physique soit bénéfice, il n’y a pas besoin de pratiquer le sport de haut niveau. D’après, le Dr Alexandre Feltz, il faut (au minium) pratiquer une activité physique légère et modéré. Par exemple, la marche, le yoga… rentrent dans ce spectre. L’une des premières choses à réaliser est de transformer les actions du quotidien en AP. À savoir, plus on va faire de sport (en durée) plus on aura un gain.

OMS met en avant très souvent le chiffre de 10 000 pas comme point de référence. Ce chiffre doit s’adapter en fonction de la personne. Il est issu d’une campagne publicitaire réalisée pour les JO de Tokyo 1964. Ces jeux ont permis d’enclencher une nouvelle politique de santé, dans le pays du soleil levant, de grande envergure. Aujourd’hui, le Japon fait parti des pays où l’on marche le plus.

Le sport santé est-il un médicament en or ?

Pour comprendre l’importance du sport dans le monde de la médecine, la Haute Autorité de Santé recommande de prescrire une AP avant une intervention médicamenteuse. Pour aller plus loin, les thérapeutiques non médicamenteuses sont dans la loi de santé depuis 2016.

La dépression a longtemps été un sujet ignoré alors que d’après la Commission Européenne c’est une cause certaine d’incapacité de travail. En 2020, c’est même la première cause, la crise du Covid n’a pas aidé. D’après l’OMS, la dépression se caractérise par une tristesse persistante et un manque d’intérêt ou de plaisir pour des activités auparavant enrichissantes ou agréables. C’est un handicap psychique qui sur le long terme peut avoir des effets dévastateurs. Pour éviter d’arriver à ce niveau, l’une des premières strates à actionner est la mise en place d’un programme d’AP.

La pratique de sport de sport régulière permet d’atténuer les risques cardiaques ou encore les AVC. Elle agit comme un véritable antidépresseur. L’APS a toujours joué un rôle secondaire mais en 2008 tout change. Le PNAPS (Plan National de prévention par l’Activité Physique ou Sportive) est édité en 2008 par Jean-François Toussaint. Ce rapport de 300 pages donne les lettres de noblesse à l’APS. La plupart des initiatives créées ces 15 dernières années se sont inspirés de ce plan. On retrouve notamment le partage des infrastructures, le Pass’Sport, le sport en entreprise ou encore les maisons sport-santé.

Maison sport-santé : qu’est-ce que c’est ?

MSS : 1 633 route de la ferme de Carboué à Mont de Marsan

La crise sanitaire de la Covid-19 a renforcé l’inactivité de nombreux Français : un tiers d’entre eux est resté assis plus de 7 heures par jour lors du premier confinement de 2020 d’après Santé Publique France. C’est pourquoi, les maisons sport-santé permettent de placer la pratique d’APS au cœur du quotidien du plus grand nombre.

Celles et ceux qui ont l’intention de rejoindre une maison sport-santé doivent la contacter directement. Ils connaîtront les services proposés et toutes les informations pratiques. Elles se déploient progressivement dans les départements français.

Pourquoi existe-t-il des maisons sport santé ?
SNSS

Les maisons sport-santé ont été créées dans le cadre de la Stratégie Nationale Sport Santé 2019-2024 du ministère chargé des Sports et de celui des Solidarités et de la Santé. Dans cette initiative, le ministère a injecté 4,2 millions d’euros en 2022. L’objectif est de lutter contre les conséquences de la sédentarité. Le but est de donner accès à la pratique physique et sportive au plus grand nombre de Français afin que la population soit en bonne santé comme l’explique Olivier Véran, le ministre des Solidarités et de la Santé : « Les maisons sport-santé sont là pour accompagner dans cette démarche tous ceux qui ont besoin d’aide et de conseils. Elles sont le point de repère qui permet de dépasser les doutes et les hésitations ; elles sont le point de départ d’une activité physique au cœur de votre santé. »

L’enjeu est de réaliser un accompagnement des personnes en leur proposant un espace le plus adéquat possible. De plus, des séances d’APS sont directement données dans la structure en partenariat avec les associations locales.

À savoir, 287 maisons sport-santé ont été reconnues entre 2019 et 2020 en France d’après le ministère chargé des Sports. Leur objectif était la labellisation de 500 maisons sport santé avant 2022, aujourd’hui, il y en a 436. Pour accélérer la création des MSS, l’Union nationale des maisons du sport-santé (UNMSS) a été créée. L’intérêt de cette structure est d’avoir une empreinte sur tout le territoire pour encourager la création de nouveaux centres. De plus, les maisons sport santé peuvent devenir des interlocuteurs/partenaires privilégiés pour un nouveau centre.

A qui s’adressent les maisons sport-santé ?

Les maisons sport-santé rassemblent des professionnels du monde de la santé et du sport qui sont formés pour répondre à tous les besoins des personnes reçues c’est-à-dire :

  • Toutes celles et ceux qui n’ont jamais pratiqué de sport ou qui souhaitent s’y remettre pour rester en forme
  • Les personnes atteintes d’affections de longue durée (ALD) afin de réaliser une activité physique dans des conditions adaptées et en toute sécurité, avec la prescription d’un professionnel de santé
  • Les personnes atteintes de maladies chroniques pour qui une activité physique et sportive est souhaitable.

Pas de panique si aucune maison sport-santé n’est à proximité de chez vous ! En attendant, il est tout à fait possible de pratiquer au quotidien une activité physique qui est « tout mouvement corporel produit par les muscles squelettiques qui entraîne une dépense énergétique » d’après Manger Bouger Pro. De nombreuses activités quotidiennes sont synonymes d’activité physique comme :

Les activités de loisirs : les promenades à pied, à vélo ou en trottinette

Les activités domestiques : le bricolage, le jardinage, le ménage, la montée et descente des escaliers.


	

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