Découverte de l’Ultimate ou l’art de lancer le Frisbee.

L’Ultimate est un sport collectif où on utilise un disque. On doit progresser sur le terrain grâce à des passes successives vers la zone de but de l’adversaire. Il faut attraper le disque dans celle-ci pour marquer des points. À noter, une rencontre s’effectue avec deux équipes de sept joueurs.

D’un point de vue littéraire l’Ultimate désigne, en anglais, le plus extrême/ le meilleur / le plus important… en fonction du contexte. C’est donc un anglicisme et se traduit avec le mot « ultime ». Le mot désigne aussi le nom d’un sport.

Le loisir se joue sur une surface de 64m par 37m. En indoor, une partie se déroule sur un terrain de handball. La zone d’en-but est de 18 mètres (ou 6m). Le joueur qui a le frisbee dans les mains ne peut pas bouger avec. Le temps maximum pour envoyer le disque est de 10 secondes. Il ne faut pas le faire tomber par terre.

Le frisbee (disque)

Les caractéristiques sont différentes en fonction de la matière ou encore de sa taille. La matière la plus répandue est le plastique. Le rapport rigidité/légèreté est très bien. Le caoutchouc est une matière qui permet une prise plus agréable. Souvent, il est composé d’une partie de plastique et d’un contour en caoutchouc. Plus rare, la mousse est une substance qui est plus propice à se « prendre » dans le vent. Il est donc déconseillé d’y jouer à l’extérieur. Idéal pour les plus jeunes, cette matière se déforme au contact. En outre, il n’a pas une portée très importante.

Il est temps de faire un focus sur les tailles. On retrouve, le 21 centimètres et le 23 centimètres pour les enfants de moins de dix ans. Ensuite, il y a un frisbee qui fait 27 centimètres et qui a plusieurs poids. En compétition officielle, le poids est de 175g.

Ses règles

Un terme important à prendre en compte est le pied pivot. Lorsque le joueur est à l’arrêt, il ne peut plus bouger qu’un seul pied. L’objectif est de trouver un axe de lancer. Le protagoniste qui a la possession est obligé de lancer le disque en moins de dix secondes. Pour ce dernier, il est interdit de marcher lorsqu’on l’a en sa possession. On a dix secondes pour lancer le disque sinon la possession change de formation, la recherche de l’espace est essentielle. Ses coéquipiers doivent donc faire des courses pour se démarquer. Chose importante, il faut faire le mouvement adéquat pour que le frisbee vole. Il ne doit pas être jeté.

Le rôle du défenseur est de couper les lignes de passes. L’interception est un autre moyen pour récupérer le « précieux ». Pour cela, il peut le dévier et si sa trajectoire finit au sol, il récupère la possession. La tâche est rendue ardue car le contact est prohibé. S’il sort des limites du terrain, les rôles s’inversent automatiquement.

Un point est marqué (seulement) quand c’est ton coéquipier qui te fait la passe dans la zone d’en but. Pour que le point soit valide, il faut que le joueur ait le contrôle du frisbee. Ensuite, on retrouve l’engagement. Lors de cet intermède, l’équipe fait des annonces sur la tactique à suivre. C’est l’équipe qui marque qui renvoie le disque en partant de la ligne d’en-but. L’enjeu est de l’envoyer le plus loin possible (sur le terrain) car l’équipe adverse récupère la possession à l’endroit où il est tombé.

Comment lancer le frisbee ?

Le coup droit est un geste qui demande de la souplesse au niveau du poignet. L’enjeu est d’avoir le coup le plus sec possible. C’est important d’avoir le pouce au-dessus du frisbee et le majeur en dessus pour la stabilité. Le revers est le coup le plus facile à appréhender. Le positionnement par rapport à la personne que l’on vise est essentiel.

Le scoober et le renversé sont des alternatives au coup droit qui permet de varier les techniques d’attaque. Tous ses coups sont à allier avec des inclinaisons. Elles servent à réaliser des courbes qui sont plus dures à lire pour les défenseurs adverses. Enfin, on retrouve le « fake », arme ultime pour se créer l’espace nécessaire pour réaliser la passe adéquate.

Comment attraper le disque ?

Avoir les meilleurs lancers ne sert à rien si on n’a pas les clefs pour les attraper. Voici quelques techniques pour vraiment faire la différence :

  • Le crocodile : prise la plus « sécurisée », elle intervient lorsqu’on le reçoit au niveau du torse. On met une main au-dessus et l’autre en dessous.
  • La « coin-coin » : utilisée lorsque le disque est haut ou bas. On utilise le pouce et les quatre autres doigts pour le pincer. Si le frisbee est en bas, le pouce est au-dessus (et inversement). Pour avoir une chance plus grande de stabilité, on peut le prendre avec deux mains.
  • Le dive : saut à l’horizontal qui permet de rattraper une situation mal-embarquée.
  • Le drop : Absolument à éviter, c’est le mot « d’expert » pour désigner un rattrapage loupé.

Ses bienfaits

Par son mode de fonctionnement, le loisir apporte de nombreux bienfaits. Pour commencer, on peut dire que pour prendre du plaisir, il n’y a pas besoin d’avoir une grande maîtrise technique. Imaginez-vous en plein mois de janvier avec une température négative et une fine pluie qui vous glace jusqu’aux os. Pour pratiquer l’ultimate pas besoin de se l’imaginer car ce sport se déroule aussi à l’intérieur. Le style de jeu est différent car les conditions climatiques influent sur la trajectoire du frisbee. Un terrain de jeu et un disque, c’est un peu près tout pour pouvoir le jouer convenablement. En outre, il vaut mieux mettre un survêtement qu’un jean pour être plus confortable lors des changements d’appui.

L’ultimate est un sport mixte et/ou intergénérationnel. De plus, fait insolite, il n’y a pas d’arbitres. Pour signaler une erreur, il faut crier « faute » le jeu s’arrête immédiatement. Les protagonistes doivent rester à leur place en attendant la délibération. En cas de fautes avérées la possession change de camp, s’il n’y a rien le jeu continue comme si de rien n’était. Un désaccord peut apparaître dans ce cas-là, l’action est rejouée. Le fair-play est donc un aspect développé et essentiel pour le bon déroulement d’une partie. Ce sport collectif permet aussi d’améliorer la prise d’infos, le calibrage ou encore l’esprit d’équipe.

Son histoire

Pour mieux appréhender le nom de ce sport, c’est induit de commencer par une citation :

’This is the ultimate game. This is the ultimate game.’

Ultimate: The First Four Decades /Jared Kass lors d’une partie.

En Français, on peut le traduire de la manière suivante : « c’est le jeu (sport) ultime ». Ce storytelling démontre la naissance du nom du sport qui avant s’appelait « frisbee football ». Élément central, il est impératif de revenir sur l’histoire du frisbee.

Les débuts
Walter Frederick Morrison (1920-2010)

Cette invention nous vient tout droit des États-Unis. Il est impératif de réaliser un focus sur Walter Frederick Morrison. Cet inventeur a travaillé pour une compagnie créatrice de jeux. Une idée émerge à partir de l’année 1937, lorsqu’il jette un couvercle de popcorn. Celle-ci devient plus concrète, en analysant des moules à tartes de la marque : Frisbie Pie Company. Ces derniers ont été utilisés, pour y jouer, par des étudiants de l’université de Yale au cours des années 1870.

Walter Frederick Morrison est un ancien pilote, lors de la seconde Guerre Mondiale, l’aérodynamisme n’a pas de secret pour lui. En partant de ce postulat, il décide de se lancer à la fin des années 1940. Après des années de recherches et développements, il crée un prototype le Whirlo-Way. Son nom de vente est le « Flying-Saucer  » mais les résultats sont décevants. En 1954, il invente le Pluto Platter. Encore aujourd’hui, c’est le prototype qu’on utilise pour les frisbees modernes. Sa commercialisation intervient en 1957. En 1958, le nom devient officiellement le frisbee en inspiration de la marque des moules à tartes.

Ed Headrick a participé aussi à l’invention en jouant un rôle de superviseur. De plus, son côté marketeur lui permet de voir plus loin que juste un objet. Il crée tout un univers notamment avec des gestes (skills) ou une structuration idoine. Il est l’un des premiers à voir le potentiel. Le frisbee peut être l’élément principal d’un sport. L’International Frisbee Association voit le jour en 1967.

La création

Après avoir fait une escapade dans l’histoire du frisbee, il est temps de s’attarder sur la naissance de l’ultimate. Une des premières ressemblances est l’Aceball. On retrouve d’autres similitudes dans un jeu qui se pratiquer au sein de l’Amherst College. L’émérite écrivain Peter Schrag décrit ce jeu de la manière suivante :

Les règles se sont répandues (ont vu le jour) et bien qu’elles soient changeantes (différentes), le jeu tel qu’il se joue maintenant ressemble au football américain (touch), chaque équipe essaye de marquer des buts, en se passant le disque, vers l’autre bout du terrain (la zone de but).

Traduction de l’anglais

En 1968, Joel Silver demande de réaliser le sport décrit précédemment au sein de l’université Columbia High School. L’histoire est en marche, l’étudiant Jared Kass dit sa fameuse phrase. L’Ultimate est né, le sport se structure notamment au niveau universitaire. Les règles s’écrivent rapidement et on observe une homogénéisation et les premières compétitions.

En parallèle, le livre “The Official Frisbee Handbook” édité en 1972 recense l’ensemble des connaissances que l’on a sur le frisbee. Les sports et les infos sont donc présents dans cette « bible » de cet objet.

Dès 1975, il y a la création d’un Championnat du Monde. C’est à partir de 1983 que la compétition est vraiment compétitive. Malgré tout, les Américains dominent largement ce sport. En effet, la Suède (chez les hommes) est la seule nation européenne à avoir remporté le Graal (l’année 1992). Les Canadiens ont glané trois fois ce titre et les Américains 11 fois. C’est pourquoi, ce sport est plus populaire à la strate scolaire (université) que fédérale.

Son rapport avec la France

La Fédération Flying Disc France (1977) est responsable du développement et de l’encadrement de l’ultimate. Le premier club de France, “Hot Frisbee Club”, a vu le jour, dans la capitale en 1980. Des groupements ont été créés avant cette date. Sa structuration au niveau fédéral intervient plutôt dans les années 2000.

Pour les compétitions à l’image des autres sports collectifs, il y a un championnat national. Il se compose de douze clubs pour l’ultimate indoor. Les clubs régionaux sont divisés en six parties. Le dernier recensement (communiqué) sur le nombre de licenciés, en 2018, fait état de 5 000 licenciés. Néanmoins, l’activité en club est moins rentrée dans les mœurs qu’à l’échelon scolaire. Ce sport est une des activités de loisirs pratiquée en cours d’EPS ou dans les campus par les étudiants.

L‘Ultimate Fauteuil a des règles globalement proches. Pour remporter la rencontre, il faut atteindre le score de 13 points ou avoir marqué plus de buts que l’adversaire après 25 minutes. Les équipes sont composées de quatre joueurs.

Les autres sports d’ultimate

Le Flying Disc est le nom officiel de l’ensemble des sports qui se pratique avec un frisbee. On retrouve, en individuel le Disc Golf, le Discathlon, le Freestyle, la Précision, la Distance, le Temps Maximum en l’air et le Lancer Course Reprise. Pour ceux collectifs, il y a : le Guts, le Double Disc Court et évidemment l’Ultimate Frisbee.

Dans cette partie, on va mettre en avant les éléments-clefs de chaque variante.

Disc golf

Le disc golf est un sport, comme son nom l’indique, qui s’inspire du golf. Il est devenu plus conventionnel à la suite de l’apparition des cibles en 1975. « Steady » Ed Headrick en est (encore) l’inventeur. L’objectif est qu’au fil du parcours, le pratiquant envoie son disque dans une cible. À savoir, la cible se situe en hauteur, elle se compose d’une structure métallique avec des chaînes.

Les cibles sont situées tout le long d’un parcours qui subit les aléas extérieurs. Les États-Unis sont le pays où la pratique est la plus importante. Il existe une fédération internationale qui régit ce sport et qui met à jour le classement mondial. En effet, un circuit professionnel a vu le jour dès 1976.

Discathlon

Le discathlon est un sport beaucoup moins populaire, l’enjeu est de remporter une course avec un frisbee. Au fil du parcours, il y a des obstacles que l’on doit passer en effectuant des lancers. Par exemple à un arbre, on doit le lancer pour qu’il passe à droite, au suivant à gauche… En cas d’échec, le concurrent prend une pénalité.

Freestyle

Le freestyle peut se pratiquer en solo ou à plusieurs. L’objectif est de réaliser des figures avec un frisbee en proposant une prestation artistique. C’est pour cela qu’une musique accompagne la prestation. De plus, un panel de jurys détermine le vainqueur. Toute la difficulté technique réside dans le fait d’avoir la capacité d’attraper le disque avec de nombreuses parties du corps.

Précision

La précision est comme son nom l’indique une affaire de ciblage. Il faut l’envoyer dans un cadre aux dimensions étroites de 1,5 par 1,5 mètre. La difficulté réside dans le fait que les distances sont éloignées en longueur et/ou en largeur. En concours, les protagonistes tirent sur chaque position quatre fois à sept endroits précis. Leur total est donc calculé sur 28 lancés. À noter que le record du monde a été réalisé en 1991 par l’Américain Mike Cloyes. Il a réalisé le score extraordinaire de 25 sur 28.

En parallèle, une pratique moins compétitive/officielle s’est développée : le trick shot. Comme dans la plupart des sports, des sportifs/performeurs décident de s’approprier la pratique. La vidéo ci-dessous permet de se rendre compte de tous ce qu’on peut réaliser avec cet objet volant.

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Distance

La distance est comme son nom l’indique, un sport où il faut envoyer loin. Un joueur doit lancer son disque à la distance la plus éloignée possible. Souvent, les concurrents ont le droit à cinq tentatives pour tenter de réaliser le meilleur score dans le temps imparti de 2 minutes trente. On réalise la mesure en partant de la ligne de lancer jusqu’au centre du disque. Les conditions climatiques jouent énormément. Le record du monde est un lancer de 338 mètres.

Temps maximum en l’air

Le TMA est un sport où il faut que le disque reste le plus longtemps possible en l’air. Toute la difficulté réside dans le fait qu’il ne doit pas toucher le sol. En effet, pour que le chronomètre soit homologué, le lanceur doit impérativement le récupérer à une main. Là encore, chaque joueur a le droit à cinq tentatives pour essayer de faire le chrono le plus élevé. À noter que trois chronomètres sont activés pour avoir le temps le plus juste possible. En fonction du contexte, la moyenne ou la médiane est prise en compte.

Lancer Course Reprise

LCR est une variante du TMA. Ici, l’objectif est de lancer le disque, courir et le rattraper en ayant parcouru la distance la plus élevée. Évidemment, il doit être repris avant qu’il touche le sol. Les « players » ont cinq essais pour établir la meilleure marque. Le record du monde est à une distance impressionnante de 94 mètres.

Double Disc Court

Le DDC est un duel entre deux duos. Chaque équipe se tient dans un court carré de 13m séparé de 17m. L’objectif est de mettre son adversaire à la faute par l’intermédiaire de deux disques. Au début d’un échange, les duos ont chacun un frisbee. Pour remporter un point, il y a plusieurs options. Il faut obligatoirement lancer le frisbee dans le carré adverse, en cas d’erreur le point revient à l’adversaire. S’il touche le sol dans le court ennemi, on remporte un point.

La troisième alternative est de forcer les opposants à récupérer les deux disques simultanément. Ça s’appelle un double et on gagne directement deux points, les autres cas c’est un point. Un set se déroule en quinze points et en fonction des compétitions il en faut 3 ou 5 pour remporter la rencontre.

Guts

Le Guts se pratique entre deux équipes de cinq joueurs. À tour de rôle, il faut faire passer le disque à travers l’équipe adverse tandis que celle-ci doit l’attraper (à une main) avant qu’il touche le sol. Le terrain mesure quinze mètres de large et chaque équipe est séparée de 14 mètres.

Lors d’un lancer, les défenseurs sont obligés de rester sur LA ligne. À noter que pour des raisons de faisabilité, le « précieux » a un poids de 100/110 grammes. Après ces explications, logiquement vous vous dîtes, c’est facile il suffit de le lancer (beaucoup) plus haut que les adversaires. Le jeu n’aurait pas d’intérêt, c’est pourquoi c’est légiféré. Il ne faut pas qu’il dépasse la hauteur des défenseurs.

Ultimate de plage

D’un point de vue historique, c’est l’un des premiers sports, moderne, utilisant un frisbee. Le sable et les conditions climatiques souvent plus « extrêmes » rendent la pratique plus intense. Les règles sont sensiblement pareilles que lors d’une partie classique. On joue trente minutes ou lorsqu’une équipe atteint dix points.

Pour trouver un club ou une association d‘Ultimate près de chez vous : Mobby ou sport adapté.

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